El Chino - Film (2012)
Film de Sebastián Borensztein Comédie dramatique 1 h 40 min 8 février 2012
Jun débarque mystérieusement en Argentine. Perdu et ne parlant pas un mot d'espagnol, il tombe littéralement sur Roberto, quincaillier maniaque et célibataire grincheux, qui le recueille malgré lui. Ce grain de sable dans la vie très réglée de Roberto va peu à peu le conduire, de situations absurdes en drôles de coïncidences, à changer imperceptiblement...
L'histoire insolite d'un Argentin et d'un chinois unis par une vache tombée du ciel !

Petit film sans grande prétention vu dans le cadre d’une rétrospective Ricardo Darin, El Chino rejoint cette catégorie de feel good passant un peu inaperçu, à l’instar du Station Agent ou de St Vincent. Le personnage principal y est invariablement un misanthrope que les circonstances vont forcer à sortir de sa retraite et se frotter à un monde absurde ou ridicule.
Ici, Darin s’amuse au rôle du vieux bougon obsessionnel, tenancier de quincaillerie rivé à ses livres de comptes, au sein d’une vie réglée comme une horloge avant l’arrivée impromptue d’un chinois dont il ne va savoir que faire. Le voir dans ce registre est une nouvelle preuve de son jeu décidément éclectique, même si certains pétages de plomb, face à la police ou aux fonctionnaires des ambassades nous servent le sanguin Argentin qu’on a coutume de connaitre.
La barrière de la langue avec son hôte n’est qu’une métaphore de l’absence totale de communication de Roberto, pour lequel soupire une femme lumineuse et entreprenante, mais incapable de guérir sa cécité sentimentale.
Classique et sans surprise, le film déroule son lot conventionnel de péripéties qui vont nous remettre Grincheux sur le droit chemin, le tout souligné par une petite musique sentimentale très franchement dispensable.
Il n’en demeure pas moins que cette brochette de portraits parvient à émouvoir. Le désir secret de romanesque de Roberto, fantasmant sur l’absurdité de la vie par le biais des faits divers, le regard hébété du Chinois en quête d’une famille ou de repères qui ne cessent de se dérober, cette femme qui garde le sourire malgré son dépit amoureux génèrent autant d’îles sentimentales que des courants nouveaux vont contribuer à rapprocher.
Un petit film hors-temps, pour les dimanches après-midi de pluie.
(6.5/10)