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Assassin’s Creed III Remastered (2019) - Jeu vidéo

Jeu vidéo de Ubisoft Montréal et Ubisoft Entertainment Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One et PC Action-Aventure 29 mars 2019

La version Remastered du troisième épisode de la série Assassin's Creed sorti originellement en 2012 sur la précédente génération de consoles. En plus de graphismes en HD le jeu comporte tous les DLC de Assassin's Creed III inclus. Il est contenu dans le Season Pass d'Assassin's Creed Odyssey.

Film Assassin’s Creed III Remastered (2019)  - Jeu vidéo
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Avant les épisodes récents (Origins, Odyssey), Ubisoft avait encore autrefois de quoi développer l'univers Assassin's Creed et enrichir son lore. C'est ce à quoi nous avions eu droit en 2012 lorsque Assassin's Creed III mêlait en parfaite symbiose l'ancienne trinité oubliée : passé, présent, et première civilisation.

Un combat idéologique

Pour commencer, à bien des égards le scénario d'Assassin's Creed III est passionnant. Le jeu s'emploie à confronter les Assassins et les Templiers dans un débat idéologique inédit. Dans un premier temps, nous vivons l'aventure à travers les yeux de Haytham Kenway. Personnage doué de sensibilité, soucieux des plus démunis, n'hésitant pas à assassiner les ennemis de la paix. Haytham Kenway est un personnage troublant tant ses principes entrent en contradiction avec notre vision des Templiers. Dans un deuxième temps, nous incarnons Connor Kenway. Ce personnage s'avère radicalement différent du charismatique Ezio Auditore, tantôt naïf et ignorant vis-à-vis de la société, puis d'une agressivité bestiale lors des affrontements, notre Assassin est doté d'un esprit hautement nuancé. Quoi qu'il en soit, nos deux personnages œuvrent pour un but similaire, mais avec des méthodes différentes. Que ce soit dans un camp ou dans l'autre, les objectifs concordent, seul leur rivalité millénaire fait obstacle à une union bénéfique.

Assassin's Creed III s'emploie donc à tuer le manichéisme de la saga. Pour la toute première fois, il est impossible de voir les Templiers comme les antagonistes de l'histoire tant leurs arguments et même certains de leurs actes tendent vers la bienveillance. Au cours de cette aventure, la narration n'aura de cesse de tourmenter le joueur avec une question : Sommes-nous réellement dans le bon camp ?

Le retour d'un gameplay maîtrisé

Ensuite, en terme de gameplay nous avons là aussi droit au retour d'une certaine maitrise. Autrefois, nous avions la nette sensation d'incarner un Assassin : dissimulation dans la foule, utilisation du décors, acrobaties majestueuses, un parkour animé, une lame secrète. Assassin's Creed Odyssey prouve que les affrontements et les animations de parkour ont été ridiculement amoindris en cédant ces mécaniques essentielles de gameplay au point d'en perdre l'identité et le charme de la licence.

En comparaison, le système de combat d'Assassin's Creed III propose des affrontements à la fois brutaux et gracieux. Malgré la facilité déconcertante des duels, le joueur peut à sa guise multiplier les actions à travers un catalogue d'attaques variées : exécutions, désarmements, combos, ainsi qu'une roue des armes astucieuse afin de multiplier les actions. Le bilan est le même du côté des animations. Grâce à quelques effets de style, courir sur les toits et dans les arbres n'a jamais été autant jouissif. Les mouvements sont travaillés afin de proposer un rendu fluide et beau. La qualité de la démarche de Connor elle-même remet en cause les animations des Assassin's Creed récents.

Une trinité oubliée

Enfin, Assassin's Creed III incarne l'un des derniers épisodes à maitriser son sujet et sa complexe coexistence entre le passé, le présent, et la Première Civilisation. Cet épisode est un témoignage de l'époque où les trois trames narratives fonctionnaient ensemble comme un tout inséparable. Aujourd'hui, le lore de la saga jongle dorénavant entre surplace et incohérence. L'histoire de la Première Civilisation est quasi inexistante, le présent et les règles de l'Animus sont bafouées afin de servir les besoins d'une direction RPG, tandis que la licence se transforme de plus en plus en Heroic fantasy plutôt que de conserver le réalisme de l'Histoire telle que nous la connaissons et l'irréalisme apportée de la Première Civilisation comme un ensemble à la fois complémentaire et dissociable.

Une époque révolue

En somme, malgré une version remastérisée visuellement modeste, Assassin's Creed III Remastered permet de se replonger dans ce qui était autrefois le charme de la licence. Une intrigue maîtrisée avec une direction narrative définie, un héros nuancé, la volonté de développer un lore, ainsi qu'un respect des codes de la licence. Si Assassin's Creed III s'imposait déjà comme un must-have dans le cœur des fans, il est aujourd'hui le témoignage d'une époque révolue.