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Trials of Mana (2020) - Jeu vidéo

Jeu vidéo de Square Enix Nintendo Switch, PlayStation 4 et PC Action et jeu de rôle 24 avril 2020

Remake du troisième jeu de la série Seiken Densetsu, uniquement sorti au Japon à l'époque. Dans un monde au bord de la guerre, le pouvoir du mana commence à s'affaiblir soudainement...

Film Trials of Mana (2020)  - Jeu vidéo
SERVEUR 1

Double surprise à l’E3 2019 : La sortie de Collection of Mana dans nos contrés avec le 3ème épisode de la série traduit officiellement, ainsi que l’arrivé de son remake ! Les deux précédents épisodes avaient eut droit à leur refonte graphique et ça semblait donc presque logique que le 3ème ne soit pas épargné, mais à la différence qu’ici ils ont mis les bouchés doubles. Un des jeux que j’attendais le plus cette année, en vaut-il la peine ?

Bien sûr, un brin de contextualisation s’impose. Pour qui ne connait pas la série, Trials of Mana 2020 peut paraître au premier abord un énième action RPG sympathique. Ce qu’il est dans l’absolu, oui. Mais c’est surtout un remake d’un jeu sortis il y a 25 ans, qui était très aboutis pour l’époque (cycle jour-nuit, 6 personnages au choix pour 3 scénarii, multiples classes, multijoueurs) mais qui hélas souffrait d’un gros défaut : son gameplay. Si au dépare je préférais la vivacité des combats et la variété des environnements de Trials of Mana 1995, j’ai finit par le trouver moins charmant et plus répétitif que son aîné Secret of Mana. Les environnements sont assez linéaires, tous configurés dans une logique de salles et de couloirs, et peu connectés, donnant plus l’impression d’enchaîner des niveaux. Le système de jeu est aussi intéressant que complet mais manette en main c’est juste du bourrinage de boutons avec de temps en temps des coups spéciaux pour des boss sac à PV. Les magies étant éparpillés sur les six personnages et se débloquant au compte goutte, ce qui n’aide pas à renouveler les stratégies. En sus, le rythme est souvent cassé, la faute à un menu qui lague et des animations de magie et d’attaque spéciale qui mettent en pause l’action. Frustrant.

Trials of Mana 2020 balaie ces défauts d’un revers de main. Et c’est tant mieux ! Il m’est donc quasi impossible de voir autrement ce jeu comme étant la correction de celui de 1995. En ce sens je ne comprends pas trop ce qu’on peut lui reprocher à ce remake, puisque tout ce qu’il propose, il le propose bien (et puis il y a tellement plus de travail par rapport au remake honteux de Secret of Mana PS4). Même s’il est vrai que ses spécificités (à l’exception du système de classe) ont plus ou moins été vu et revu dans pas mal d’action RPG aujourd’hui, certaines de ses idées lui sont toujours propre que soit ses trois fins ou son équipe malléable (choix de personnages, de stat, classe parmi plusieurs embranchements). Mais le gros atout étant que l’on passe d’un jeu 2D à un jeu 3D ! Cela change non seulement le point de vu et donc le ressentis et le plaisir de (re)découverte, mais c’est aussi plus immersif... et peut parfois générer des combats peu lisibles il est vrai. Trials of Mana 2020 est donc un excellent remake parsqu’il parvient à garder l’essence d’origine (même histoire, quasiment les mêmes dialogues, même structure, possibilité d’écouter les musiques d’origines) mais apporte un nombre de nouveautés et de modifications biens venues qui ne font que surpasser le jeu d’origine, qui en soit n’avait pas si mal vieillis.

Le level design est maintenant un peu plus large pour donner une légère sensation de liberté, avec des chemins alternatifs permettant un peu d’exploration, motivé par la recherche des coffres ou une très sympathique quête annexe inédite: P’tit Cactus, qui tout les 5 trouvés vous octroi un bonus sympathique (auberge gratuite, détecteurs de coffres, ect). Ainsi la Route doré a maintenant un petit détour dans les bois et les divers cavernes présentent des petits interstices où viendront se loger quelques objets, rendant les boutiques assez inutiles au final. Là où c’est remarquable, c’est que l’on ressent une retranscription du LD d’origine dans le placement des éléments (s’il y avait un pont en 2D à gauche il est aussi en 3D) mais les chemins et le point de vu sont si différent qu’il y a une étrange sensation de nouveauté et de déjà vu. Un juste milieu, donc ! Quelques raccourcis ont été incorporé rendant les quelques allées retours du début plus digestes. Encore mieux, les développeurs ont inclus un zeste de plate forme histoire d’offrir un peu de liberté dans les mouvements mais aussi un peu de renouvellement dans l’exploration, à la manière d’un Ys VIII ou d’un Kingdom Hearts par exemple. Finalement assez peu présent, voir quasi inexistant sur la fin, ce qui est dommage. Néanmoins il y aura quelques passages qui demanderont de sauter pour atteindre certain lieu ou coffre. Surtout que les donjons où se cachent les huit bénévodons ont pour la plus par une petite spécificité, comme de la lave à éviter chez l’un ou des parcours de plate forme entre coupé de flaque empoisonnées chez l’autre. Dommage par contre que les environnements soient d’avantage linéaire par rapport à l’original. Mais bref, s’il y a du mieux il y avait moyen d’aller un peu plus loin que 3 plates formes en vrac mais je salut l’initiative, d’autant plus que ça apport juste ce qu’il faut de variété dans l’exploration.

Le système de combat a lui aussi en grande partie été repensé et ce n’est pas plus mal ! Assumant plus son orientation Beat Them All, il y a maintenant des combos à effectuer entre les cous rapides (mais plus faibles) et les coups forts (mais plus lent). C’est du classique, mais sachant que l’original ne le faisait même pas, on peut s’estimer heureux d’avoir un gameplay un chouilla approfondit. On fait quand même assez vite le tour des combo mais au moins la liste s’allonge au fils des changements de classes. Petite déception, on peut voir quatre emplacements de techniques spéciales, laissant présager un système à la Tales of. Pas du tout, c’est justes les raccourcis pour les coups spéciaux du jeux d’origine, puisqu’il y a maintenant une quatrième classe inédite. Au final on passe quand même les ¾ du jeu a faire les 2-3 mêmes techniques spéciales en boucle, ce qui est assez redondant… Pour palier à ça il y a maintenant une touche pour faire des esquives, ce qui sera très utile. Les attaques puissantes ennemis seront représentés par un rond ou une ligne rouge quelques secondes avant l’offensive, ce qui permet de dynamiser les combats et devoir gérer ses déplacements et pas juste bourriner comme un fou. Enfin sympathique nouveauté: il y a maintenant un système de compétence passive. Lorsque l’on attribue ses points de techniques glané après chaque monté de niveau, il y a une liste de bonus de stat et de compétences qui se débloquent à partir d’un certain palier de point atteint. Il existe des compétences partagés, c'est-à-dire que n’importe quel personnage peut s’en équiper même si ça ne fait pas partis de sa classe. Il y a de tout : bonus de 7% de force pour tout le monde, 10% de chance de réduire les dégâts reçus de 30%, Ajoute 100 PV, Gagne 1 PM tout les 5 secondes, etc. Sachant que les slots pour s’en équiper sont très limités, il faudra faire quelques choix. Hélas, peut être pour ne pas casser le jeu, la majorité de ces compétences semble assez insignifiante. Certainement pour ne pas pénaliser ceux et celle qui n’auraient pas eut l’idée de prendre une compétence plus pété qu’une autre.

En résulte du coup un petit défaut, la difficulté a été très fortement amoindris par rapport à 1995. J’ai dû jouer en difficile pour avoir une difficulté normale. Mais franchement, ce n‘est pas un mal, si c’est pour devoir farmer entre chaque Bénévodons comme avant, non merci (quoique ma partie Kevin-Charlotte-Riez s’est fait facilement). Cependant les boss, surtout dans la seconde moitié seront plutôt coriaces et donneront des combats bien tendu. Pour le reste c’est simple : l’argent se trouve facilement, les objets de soins sont légions et la monté en niveau se fait plus vite. Ce qui est un avantage ! Puisque le changement de classe ce fait à partir d’un certain niveau, de ce fait les changements sont donc bien mieux répartis. Si dans l’original il fallait attendre au moins d’avoir Athanor ou Ondine pour changer, ici dès Sylphide c’est faisable. La troisième classe s’obtenait trop tardivement avant (vers le derniers Bénévodons) ici ce sera dès le premier ! Permettant donc de bien mieux profiter de la 3ème classe. Rassurez-vous niveau durée de vie par contre ça n’a pas beaucoup changé : 20 heures pour arrivé à la fin, 4 de plus pour le post game inédit (et qui tire sur la corde avec un donjon melting pot inintéressant… Dommage). Ce qui équivaut au jeu d’origine où il m’avait fallut 15-20h selon l’équipe. Il y a des choses en plus ici néanmoins : trouver tout les coffres, dénicher les 50 P’tit Cactus, un boss caché, des défis une fois le poste game achevé et cerise sur le gâteau un New Game pour encore plus vous motiver à retenter une nouvelle partie avec une nouvelle équipe. Puisque comme l’originale : 6 introductions, et 3 conclusions différentes avec leur donjon et boss final exclusifs. Ce NG a la petite subtilité de faire commencer niveau 1 mais garde tout son argent et arsenal d’avant, tout en y incorporant des compétences inédites selon les personnages de sa précédente partie !

Rajouté à ça une fidélité à l’univers d’origine, en redécouvrant les lieux avec de nouveaux panorama, c'est comme un rêve d’enfant. J'aurai aimé pareil travail pour le remake de Zelda Link’s Awakening Switch. Certes graphiquement le jeu n’est pas au top des standard actuel, mais franchement pour de la Switch en mode portable ça passe très bien. Je veux dire, aujourd’hui objectivement la majorité des jeux sont graphiquement de qualité potable pour qui a connu les jeux 32/ 64 bits, voir plus récemment des jeux 3DS. En faite, le jeu est loin d’être vilain, certain décors sont même très réussis ! (le pont dans la brèche, le sanctuaire de Mana et sa flore luxuriante…) ce qui pose problème c’est qu’il y a un rendu un peu batard. Les personnages sont très bien modélisé et aux tenues variés, mais les décors ont un rendu peu harmonieux : les rochers sont peu détaillé, les arbres semblent posés sur le sol, le sable du désert est très jaune, etc. Rajoutez à ça des PNJ statiques dans les villes, une animation faciale quasi inexistante et des mouvements lors des cinématiques plutôt moches et le jeu à des relents de jeux PS2/ Game cube transfiguré dans la peau d’un jeu PS3. Là-dessus, je comprends que l’on puisse préférer le grain du pixel du jeu de 1995. Musicalement par contre pas grande chose à redire, c’est une re orchestration très fidèle des musiques d’origines. Si un son 16 bits ressemblait à une flûte, alors une flûte est utilisé dans sa version 3D HD. Ça donne plus l’impression d’écouter la bande son avec une meilleurs qualité audio. Et c’est pas plus mal, si c’est pour avoir des remix qui dénaturent le feeling des mélodies d’origines, ça aurait été plus casse gueule. D’ailleurs, la musique de certain donjons comportant des chants, fonctionnent bien mieux dans sa re orchestration. Le seul souci vient de l’originale : la bande son est moins inspiré que Secret of Mana, et pourtant c’est toujours Hiroki Kikuta qui est au commande. Certain thème sont très réussis (Powel, Swivel, Meridian Dance…) Mais on est globalement sur des thèmes plus doux mettant en valeur des percutions ou de la flûte, là où Secret avait plus de pianos et de chants tout en étant dans une ambiance plus triste et mélancolique.

En conclusion on a là un excellent remake (un cas d’école je dirais, tant il arrive à trouver le juste équilibre entre fidélité et nouveauté) et un bon, voir très bon action RPG. Le seul gros défaut étant finalement l’absence du mode multijoueur, mais si vous avez l’habitude de jouer en solo au final ça ne change pas grand chose. Devenant donc l’un des meilleurs Seiken Densetsu : complet, charmant, varié, durée de vie correct mais un bon potentiel de rejouabilité vu le nombre de personnages, de classes et de fins. Ses défauts sont finalement ceux que l’on pouvait déjà lui reprocher à l’époque (des combats bourrins qui ne feront qu’empirer avec Legend of Mana… Un scénario sympa sans plus, ici mou a cause des cinématiques, et une bande son qui n’est pas la meilleur de la série). Allez au delà de ces graphismes, c’est un sympathique jeu. Quand on sait de quoi on par, je ne vois pas vraiment comment les développeurs auraient pu faire mieux. Il n’est pas excellent non plus et ne vaut pas selon moi les deux cadors du genre que sont Ys VIII et Dark Souls, mais il mérite pour moi de figurer dans le haut du panier. J’avais hésité à lui mettre 7 /10, car le jeu n’est pas génial non plus (pas de grand moment d’émotion ou de phase de gameplay renversant), mais compte tenu des améliorations, je me voyais mal lui attribué la même note que l’original. Voyez donc un 8 pour le remake et un 7 en tant que jeu d'aujourd’hui. Voyez y plutôt une « note d’encouragement » parsque des remakes de cette trempe, j’en veux bien tout les jours !