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Si je t'oublie... je t'aime - Film (2021)

Un couple se bat pour maintenir leur relation ensemble alors qu'un virus de perte de mémoire se propage et menace d'effacer l'histoire de leur amour et de leurs fréquentations.

Film Si je t'oublie... je t'aime - Film (2021)
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J'en pleure encore d'émotion en écrivant ces lignes. J'en pleure après-coup et je m'en souviendrai. Les cinq dernières minutes sont à tomber.nMais quel titre français pourri, pardieu ! LITTLE FISH, MERCI DE LAISSER LE TITRE, PLEASE ! nOn veut faire passer ce film pour une adaptation d'un bouquin de Marc Lévy, ou quoi ? nEstampillé romance, en plus ! Ca sent bon le nanar dégoulinant de bonne volonté et la paquet de kleenex à côté du canapé. De quoi en laisser un bon nombre sur le côté qui anticiperont le pire. nCe serait vraiment dommage. Et n'en déplaise à mes futurs détracteurs, c'est mon uppercut de 2021. Yes ! Merci ! Et qu'importe ce que l'on m'en dira, je resterai fermé comme une huître pour bien conserver mes émotions ; à fleur de peau. De toute façon, je sais qu'il restera dans ma tête. nDécidément, cette année, les petits films indépendants m'ont bien plus marqué que les gros films nà grand renfort de stars et de pognon. Parfois, ça a du bon. Parfois, seulement. Et là, comme ça, nà brûle-pourpoint, d'aucun ne me vient en 2021. En tout cas, d'aucun m'aura emporté comme celui-ci; même si j'ai été impressionné par TITANE et par sa fin très puissante dans un autre registre. Pourtant l'affiche est belle et prometteuse ! Elle donne le ton. Oui ! C'est dans la tête que ça va se passer ! Little Fish, donc ! Merci de respecter le titre car il a son importance, et le sujet est grave. nEt même le Grand Amour n'y changera rien !n Little Fish a une force poétique bouleversante. Et il tient ses promesses de bout en bout.nPar petites touches, il s'installe peu à peu, et tape juste, colle vite à la peau, à la rétine, à l'oreille. Manque peut-être l'odorat et quelques subtilités en plus qui étaient à portée d'objectif; mais on ne peut pas tout avoir comme un enfant capricieux qui voudrait tous les jouets de la hotte du Père Noël. Little Fish ne tombe jamais dans les pièges ( ou éventualités faciles ) qui s'offrent à lui. Il ne perd pas de temps dans des explications laborieuses, douteuses, trop souvent ennuyeuses, et se pose simplement sur son couple. Alors oui, c'est une romance ! Mais il n'y a rien de mélodramatique ici. Je ne suis pas un grand fan des "love story" au cinéma, en plus. Oui, c'est une histoire d'amour qui fait chouiner à la fin. Et heureusement, j'ai envie de dire ! Sinon, c'était mort pour la catharsis ! Tout est subtil, ici. Grâce au jeu des acteurs, en premier lieu. Mais la mise en scène délicate ne force jamais l'émotion. Et la fin est à l'image de l'ensemble, maîtrisée. Et d'une simplicité bouleversante comme je l'ai cité ci-dessus au risque de me répéter.n Little Fish est porté par deux magnifiques acteurs. Perso j'aimais déjà beaucoup nos deux jeunes trentenaires ( à peine pour Olivia ) pleins de charme, de force, et d'audace, dans leurs précédents rôles. L'alchimie est ici évidente. Ensuite, la délicatesse de la mise en scène m'a vraiment emporté dans un tourbillon, attendant le coup de marteau avec autant d'excitation que de peine, en espérant ( pas trop ) que...Bref ! Ça, c'est quand les émotions se brouillent. Et c'est bon, ça !n J'ai vu du "Fifteen Million Merits/ Black Mirror" dedans, j'ignore pourquoi. La musique et la même alchimie, sûrement. Elle s'évertue précisément à montrer ces petits riens qui font tout. La musique minimaliste de Keegan Dewitt ( qui doit sûrement aimer Glass, Arnalds, Richter, et consort ) magnifie certains moments sans jamais en faire trop. Elle glisse, accompagne, ne suinte jamais mélancoliquement, mais la torpeur guette. Jusqu'à l'inévitable. Rien n'est en trop, rien ne manque vraiment, tout est habilement construit; ni plus, ni moins; subtilement; et la fin, comme on dit, justifie les moyens. Personnellement, je n'en aurais jamais imaginé de plus belle. Elle m'a fait l'effet d'un Another Earth ( quand j'avais claqué des doigts et que le noir s'était fait.) Royal. Magique ! Du cinéma, quoi ! Ici, je n'imaginais pas précisément quelle serait la dernière image, mais ce fut encore plus fort émotionnellement. L'expression d'Olivia Cooke restera gravée ! Et puis le texte. Les mots. Bref ! Un coup de coeur, quoi ! Olivia Cooke et Jack O'Connell sont vraiment faits pour être ensemble ! Et Soko est top, enfin ! Elle a une scène magnifique, entre autre. Et puis au-delà du jeu, il y a du texte ! La force des mots. Il y a vraiment des moments superbes dans ce film. Des instants rares comme seul le cinéma peut nous en procurer. Bien sûr, cela tient très souvent à la performance des acteurs qui portent ces moments avec grâce. Mais pas seulement. Il y a un ensemble qui leur permet d'être au top. Alors bravo Chad pour ton film. Et merci. Il aurait pu tomber dans la pathos, la niaiserie, ou pire, la démonstration médicale pompeuse, et finalement ne jamais vraiment traiter le sujet. Aussi, ce n'est pas la première fois que l'on traite au cinéma la maladie d'Alzheimer, ou simplement la mémoire ; mais ici, il y a une cause "mystérieuse" que l'on ne cherche pas à justifier. Elle est là ! Et que l'on arrive manifestement pas à guérir, ce qui résonne forcément avec aujourd'hui même si la recherche avance ( comme pour Parkinson ), le chemin de la guérison est toujours improbable. Pas de blabla, donc, ou d'autres supercheries qui auraient pu alourdir ou ternir le sujet, rien n'est forcé, ici, tout glisse, comme une caresse, mais une caresse mortelle. Tout s'efface pour ne plus jamais se refaire, et même un amour que l'ont veut inaltérable, n'y changera rien.n Impossible de ne pas me rappeler d'une autre claque émotionnelle " Se souvenir des belles choses" de Zabou Breitman ( son meilleur film à mes yeux ) dont Little Fish fait forcément écho, mais avec un traitement différent, plus léger, plus poétique, moins psychologique, mais tout aussi dévastateur au final. C'était il y a 20 ans déjà. Il y a dix ans, PERFECT SENSE de l'excellent David McKenzie avait marqué son territoire, lui aussi, mais en tapant sur tous les sens. L'alchimie Ewan Mac Grégor/ Eva Green était elle aussi évidente. Mais la fin m'avait moins marqué que celle-ci. Celle-ci restera à coup sûr. Little Fish m'a vraiment emporté peu à peu grâce à son cheminement. nEt quand la fin vous prend aux tripes comme elle m'a pris, surpris émotionnellement, ça fait TILT ! Little Fish passera sûrement inaperçu pour beaucoup, certains le trouveront trop niais, ou trop lourd, ou trop mélo, que sais-je, personnellement, je n'ai rien vu de tout cela, peut-être avais-je aussi envie de voir un Little Fish en ce moment ? Qu'importe, ce fut un grand moment de cinéma pour moi et j'en avais bien besoin pour me donner du baume au cœur tellement j'ai été PEU touché ces dernières années artistiquement. Certes, il y a cette satanée Covid qui nous pourrit bien la tête aussi...n Little Fish, thank you ! I won't forget you ! Oh, my god, c'est pas un titre de Lévy ???