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The Trip - Film (2021)

Un couple dysfonctionnel se rend dans un chalet isolée au bord d'un lac sous prétexte de se retrouver. En réalité, les deux partagent sans le savoir la même volonté : tuer l'autre. Avant de réaliser leurs plans respectifs, ils se retrouvent pris au piège par des visiteurs inattendus.

Film The Trip - Film (2021)
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Qu'on se le dise avec des projets aussi allumés que "The Trip" et le prometteur "Lamb" à venir, la Rapace semble enfin renaître de ses cendres en 2021 après une période de disette où la comédienne s'était un peu perdue dans des films ayant du mal à se montrer à la hauteur de son talent (surtout du côté hollywoodien de sa filmographie qui a longtemps cherché à la réduire à un simple archétype d'action woman) ! Pour preuve, elle retrouve ici le réalisateur Tommy Wirkola, bien connu des fans d'horreur pour sa saga "Dead Snow" mais qui a aussi déjà offert à Noomi Rapace un rôle en or -enfin sept en l'occurence- dans "Seven Sisters", un des plus grands succès internationaux de l'actrice. Autant dire que la volonté de Wirkola de revenir à ses premiers amours sanglants, toujours accompagnés d'une bonne dose d'humour noir, en mettant en scène Noomi Rapace dont il sait tirer le meilleur a de quoi susciter nos plus vives espérances ! nnLars (Aksel Hennie), un réalisateur de sitcoms médiocres, et sa femme Lisa (Noomi Rapace), une comédienne en quête de rôles, ont pour projet de passer un week-end dans le chalet familial. Lors des préparatifs de cette escapade, il apparaît très vite clair que Lars nourrit de sombres desseins pour se débarrasser d'une épouse qu'il ne peut plus supporter...nnOn n'ira pas plus loin dans le pitch pour vous laisser le soin de découvrir ce qui va furieusement compliquer les projets funestes de Lars envers sa femme (on vous conseille également d'éviter la bande-annonce ou un plus long résumé du film). D'ailleurs, il faut le reconnaître, la première moitié de "The Trip" n'est pas la meilleure du long-métrage, les habitués de ce type de comédie noire -et des différents registres entre thriller et horreur auxquels elle a recours- risquent souvent d'avoir un coup d'avance sur les premiers rebondissements que celle-ci propose à cause d'indices trops évidents et/ou de gimmicks souvent rattachés à la narration et à la légèreté de ton de ce type de récit (les flashbacks pour expliquer le background de chaque élément de surprise par exemple). Mais, déjà, l'abattage savoureux du duo Hennie/Rapace dans la haine que chacun de leurs personnages entretient vis-à-vis de l'autre et le dynamisme de l'ensemble nous font rapidement pardonner les quelques directions les plus attendues de cette première partie servant surtout à mettre les pions en place en vue de la suite jouissive des événements. Dès lors que Lars prend ses boules en main (n'y voyez là aucune vulgarité, c'est tout le génie de la scène en question), "The Trip" passe en effet la seconde et se libère enfin du carcan scénaristique contraignant de la partie précédente pour faire éclater toute sa folie à l'écran. Au menu, un déchaînement de fureur -mais aussi de complicité- dans un affrontement qui tâche très rouge et dont la maîtrise est épatante dans la montée en puissance de ses phases aussi absurdes que violentes ! Ne perdant jamais de vue les principales vicissitudes de son couple ou certains éléments plus anodins mis en place auparavant, Tommy Wirkola fond le tout dans une épreuve de survie qui n'a de cesse de se montrer réjouissante à la fois par son énergie contagieuse, l'inventivité bien barrée de ses retournements de situation et les nombreux éclats de rires provoqués par le carnage de certaines interactions improbables. Vous l'aurez compris, la patte du sale gosse derrière les "Dead Snow" se fait désormais sentir en permanence et entraîne "The Trip" vers justement un vrai trip où le gore et l'humour se côtoient dans une générosité de tous les instants !nMieux encore, les dernières minutes du film prennent même la forme d'une critique très drôle du milieu du cinéma et, plus particulièrement, celui hollywoodien toujours prêt à céder à la caricature facile pour se détourner de la sincérité d'un cinéma plus authentique comme ici. Et on peut aussi y déceler un clin d'oeil méta et très ironique sur le regard que Noomi Rapace porte sur certaines de ses expériences américaines, voilà encore une preuve définitive de son envie de passer à de nouveau projets bien plus ambitieux...