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Concrete Cowboy - Film (2021)

Film de Ricky Staub Drame 1 h 51 min 2 avril 2021 (France)

Forcé de vivre seul avec son père, Cole, un adolescent âgé de 15 ans, découvre les valeurs rédemptrices de l'équitation dans un milieu marqué par la pauvreté et la violence.

Film Concrete Cowboy - Film (2021)
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Un portrait du ghetto noir de Philadelphie et des cavaliers de Fletcher Street, adapté du roman de Greg Neri, et pour ceux qui ont vu les extraits du travail de M.Bourrouissa de 2017 on y verra les décors du film mais aussi Jamil Prattis, interviewé, jouant ici le rôle de Paris .La même scène de nettoyage des écuries pour une totale immersion dans le métier finit de les relier tous. Le parti pris d'un cinéma vérité se terminera d'ailleurs par l'interview de certains acteurs, membres effectifs d'une écurie et on retient évidemment le message. Liberté du choix de vie, urbanisation intensive, promoteurs immobiliers voraces, où les voitures ont remplacé les calèches. Concrete Cowboy c'est d'abord un premier film et cela se sent dans la maladresse et les divers effets de prises de vue mais surtout dans des dialogues frôlant bien souvent la guimauve et le manque d'enjeu. Pourtant, le parti pris de plans souvent nocturnes, permettent en tout cas et avec simplicité de saisir toute la difficulté de Cole, jeune délinquant expédié chez son père, à choisir son camp. Quelques scènes colorées, survoltées et musicales en voiture renvoient à une certaine réalité de la rue et à la déconnexion des deux jeunes cousins, cherchant un exutoire à une vie sans avenir. Une rapproche réaliste aux teintes sombres, des décors miséreux et une caméra à l'épaule, permettent de saisir l'importance du drame qui se joue. Ricky Staud rend hommage aux cowboys urbains et à la nécessité de conserver un territoire et par déclinaison une écurie pour leurs chevaux. Une problématique bien peu mise en œuvre, que l'on salue. Usant des codes du western par la conservation des valeurs, les petits tours en ville ou les jeux de course, nous brossent l'équipée comme les irréductibles garants d'une tradition oubliée. Une vue d'ensemble des vicissitudes rencontrées par le groupe et la caractérisation de chacun, n'empêche pas quelques scènes bien clichées de réunion autour du feu. Et tout comme mettre un cheval dans son appartement montrera plutôt une méconnaissance de la maltraitance, la docilité soudaine de l'étalon de Cole viendra maladroitement en porte-à-faux, d'un dialogue sur la nature sauvage de l'animal à conserver coûte que coûte.

Symbole des espaces et de liberté perdus, c'est aussi la destinée de chevaux voués à disparaître ou à se retrouver parqués ailleurs, sans leurs partenaires. On connaît leur rôle thérapeutique, mais pour peu que l'on ait une expérience et un lien particulier, on risque d'être franchement déçu par le rapport des hommes et leurs protégés, le cheval ne faisant que figuration. Particulièrement décevant dans ce que veut montrer le métrage, sur la rédemption de Cole par la rencontre avec cet étalon peu commode. On regrette alors un déroulé expédié faisant de l'adolescent, urbain et inexpérimenté, un parfait petit écuyer et l'absence flagrante d'émotion dans le lien indéfectible à l'animal.

C'est bien le problème d'une histoire qui en marquant un thème s'en éloigne irrémédiablement pour axer son récit sur l'habituel rapport d'un adolescent à son père, d'une mère dépassée et de morale bien vite intégrée pour un final où toute la famille sera enfin réunie.

Si Idris Elba tout en sobriété réussi plutôt en cow-boy qu'en père, on remarque l'intensité de Caleb McLaughlin, et la justesse de Jharrel Jerome. pour un premier essai si ce n'est réussi, qui nous éclairera sur un mode de vie passé sous silence, avec un peu de mal peut-être, à ressentir le besoin de galoper dans le soleil couchant.